mercredi 9 juin 2010

Mémoires de Retz.



Grisaille, tendresse, et puis dégâts. Le monde est fronde, l'automne s'avance au beau milieu de Juin. Quels appels nous invitent à sublimer nos corps ? Quelles affaires mauvaises et silencieuses accaparent nos envies d'envol ? C'est un Paris sournois, le parfum brisé de la mer, le souffle rocheux des clapots insensés qui nous recommande la prudence, l'espoir encore peut-être, mais l'endémique prudence. Charlie, où sommes-nous donc ? Que nous propose t-on, enfin, en guise de rédemption ? Les récits sont obstrués, semblables à des amphores aux relents paternels, et les mots comme autant d'écoutilles amères parviennent  à savamment assimiler nos peines. Quelques folles jeunes filles aux jambes aiguisées passent sous mes yeux, et je les regarde avec désir, Rue du Louvre, à Paris. Elles n'ont pas vingt ans. J'avance avec méfiance, tant ces rues me paraissent à chaque instant pouvoir se refermer sur ma frêle silhouette. Les odeurs de bitume me rappellent à quel point il fait bon être libre, au fond, dans cette geôle sans largesse. Et le regard de ces lâches, Charlie, et la beauté d'un prénom, et l'ironie du chien qui se sait mort, et les parties sans cesse affutées, de la déchirure charnelle de nos corps ! Mercredi 9 Juin 2010. Tout est calme. Il fait si gris que le ciel en devient rouge. Et je fatigue, et je suis presque à en jouir, Charlie. Car nous étions deux, et l'enfance qui délibère ne retient que le goût du sang. Il est des basques, dans l'Idaho.

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