mercredi 28 avril 2010


 L'histoire renouvelle ses contresens, l'orniérage parchemine désormais la façade interne des routes sur lesquelles on nous jette, au droit de nos envies. Plus de bitume, sur les ruelles de demain. Mercredi, les amis. A Dieu va. Mercredi. L'épicentre de la semaine. Les colères et les fatigues, les douceurs et les délits, tout prend forme en son vil sein de Mercure. Mercredi des tendres. Soucis assermentés, saluts débonnaires. Une semaine dans le temps, nous avalions des cendres. Le titre de notre journée sera peut-être : Le Think Tank Mariniste de Louis Aliot. On aime les formules bien dites, et les mots qui claquent. Celle-là, littérairement, est efficace. On aurait pu choisir aussi : Fabrice Tourre nie en bloc et défend Goldman Sachs. Le nombre de syllabes est bon, mais le "et défend" ne passe pas. Trop académique. Je l'arrangerais autrement, soit sous cette forme :

Fabrice Tourre,
Nie en force
Et défend
Goldman Sachs.

 Ou bien, quitte à apporter des modifications, et à vouloir claquer fort, quelque chose dans ce genre : Fabrice Tourre nie en bloc, sa catin : Goldman Sachs. Ou bien encore Fabrice Tourre sans entrain, Golden Sachs ferme à chiens. Les combinaisons sont multiples, et même infinies, princesse, lorsqu'on en appelle à l'imagination. Princesse ? Je me révolte. Une vieille veuve bornée que rencontre Gordon Brown. La dictature du micro mal fermé. Je rêve d'un président qui dit bite et chatte, et cassez-vous tous, bande de cons. Et d'un peuple un tantinet moins hypocrite, qui pourrait malgré tout l'insulter comme un sale, le Prélat, sans risquer de sauter. Miam miam miam, et à bientôt.

Au fait. Devinez où c'est, la photo. Un bonbon pour le gagnant.



Louis Aliot quitte son poste au FN.
Fabrice Tourre nie en bloc et défend Goldman Sachs, article du monde.fr
La gaffe à Gordon.

lundi 26 avril 2010

L'herbe bleue.

Baise le monde et vogue la galère. Infante les blessures du demain, à coup d'espoirs mal maîtrisés. C'est lundi, il fait encore beau. Que le week-end fut bon ! Les espaces entrepris pour calmer nos ardeurs, nos soifs, nos remords, nos solides amitiés. Tout fut envisagé. Les cernes sur les yeux ont une odeur de plaisir. Enfin. Celles de demain seront d'un autre signe. Et je me prendrai à rêver à nouveau du Kentucky, où l'on fit du son avec de l'herbe bleue. Belle enfant, monde sans ligne, paix sans art. Saint Bourbon.


Où sont les roses joues du passé ? Voilà la véritable chaire, l'espace des mystiques, la route des affamés. Sweet Lily of the West, Ô ma Flora, comme je te désire.



C'est la fête, vraiment. 1996, l'année du titre. Dans cinq jours, gros match. Le foot, les putes, c'est bon. Ernest-Théodore Valentin Deschamps fut ordonné prêtre le 24 juin 1900. Son père était un boucher rad-soc. Allez Auxerre, putain. Allez Auxerre.




Bill Monroe, le père du Bluegrass.
Lily Of The West, la chanson préférée de Joan Baez.
L'abbé Deschamps, père d'un stade.

vendredi 23 avril 2010

Fricotis chromés.


Ribouldingue ! Le petit gars un peu filou, ancêtre, ou bien grand frère du capitaine Haddock ! Barbe acérée, mauvais coups en poche. Je crois bien que j’ai rêvé de lui last night. J’étais entouré de deux enfants, ou bien peut-être était-ce des jeunes adultes. Je ne sais plus. La frontière est mince, les gens s’y trompent souvent. Ribouldingue donc ! Pourquoi lui, et pas un autre ? Des trois pieds nickelés, le plus roublard me paraissait être Filochard. C’était mon pote, jadis, aux soirs où je rêvais des méfaits que je ne savais commettre. Il dépeçait les ennemis à ma place, celui qui avait osé embrasser ma secret lover. Ma secret lover de huit ans. Ouais, on a tous été amoureux d'une fille de huit ans. A l'époque où l'on se liait pour la première fois d'amitié avec des fripouilles déssinées. Ribouldingue, il était un peu foufou. Pas franchement malin, mais pétri de bon sens. Sacrebleu.

 Les deux gamins qui tournaient autour de nous dans ce rêve étrange voulaient nous entrainer au concert de Peter LaFarge, le pote indien de Bob Dylan. Il y serait question de la bataille de Iwo Jima Hill, et de la ballade de Ira Hayes. Tout émoustillé par la proposition de ces deux chenapans, nos pas guidés par la silhouette lourde de Ribouldingue, nous approchions de l'aéroport où devait avoir lieu le concert. Horreur ! Celui-ci était fermé ! Infernales pensées ! Il semble que quelques Vikings, revendiquant fermement l'héritage des terres américaines, avaient décidé de cracher des cendres fétides de leurs lèvres blondes sur l'odieux Native American. LaFarge était coincé par les délires d'Erik Le Rouge. Sur ce, Ribouldingue explosa, et je me réveillai. Trop plein d'absurdité.




Au dehors, il faisait beau. Je n'avais pas pris la peine de fermer mes volets, hier soir. Aux nouvelles ! Que dit le monde ? Polanski va devoir prendre l'avion, bientôt, pour répondre de ses crimes. "Je ne suis pas Simone Schultz", dira t-il avant de sauter du haut de sa montagne Suisse, pour échapper à l'infâme justice des hommes. Il viendra s'écraser tout en bas, sur la Grèce qui fond, et que quelques idiots qui pourtant votèrent Oui à l'étrange constitution, voudraient rendre désuète. J'enrage.


Mon fond d'écran a changé, c'est une carte élargie de dame Louisiane. Sous mes yeux, devant moi, les paroisses de Lafourche et de Beauregard affichent bien haut leur fierté cajun. Les onglets qui masquent la ville de Shreveport sur le grand écran plat portent le nom de chantiers de tuyauterie en cours, dans la ville de Paris. Je suis en pause, mais au boulot, et hop hop, je crois qu'on a besoin de moi. J'enregistre, je vous enverrai ca ce soir.

Bien cordialement.


Peter LaFarge, the Indian Cowboy.
"Je ne suis pas Simone Schultz !", tirade tirée du sacré bon Locataire, de Polanski.
Ribouldingue, Croquignol et Filochard, les trois pieds nickelés.

jeudi 22 avril 2010

Entremets.


Et tu chantes. Et tu ries, tu regardes les enfants passer, depuis le troisième étage. Tu fais gaffe au café, il est chaud. Tu téma vite fait la meuf qui passe. Elle est pas bien belle, mais elle a le mérite d’être dehors à 8h57. Les news ? Tout pourri. Les gars qui vont aux putes, et qui tapent le ballon. La fin du volcan qui pète. Les dames qui se cachent, sur la terre venteuse, et qu’on veut empêcher d'être couvertes de noir. Projet de loi. Quand j’étais petiot, je me cachais derrière les arbustes du grand jardin, à la campagne. Comme une fuite. « J’ai cru que tu avais mis les voiles », disait grand-mère. Allah Akhbar.



Et tu ries, encore. Tu as les yeux tirés de la bière de la veille. Tu doses. Le boulot n’est pas si mal. Qu’est-ce qu’on va se lire, the next weeks ? Le fiston Bernanos, on se l’est enfilé en trois RER. Lovecraftien, court, efficace. Et maintenant ? Plus que deux cents pages du pavé de Russell Banks, sur l’abolitionniste John Brown, qui partit pourfendre le Sudiste dans le Kansas. Cool, l’histoire, mais un peu chiant, à force. 800 pages, ça va quand Voldemort meurt au bout du compte. Je suis fatigué.



Tefoo, toujours. Les gars vont sur les champs, niquent une blonde. Red card. Sors du terrain, mets les voiles. Et puis Kashvi, Vikash, Dhorasoo, sur son blog, il raconte le dernier concert de Daniel Johnston. Ouep ouep. Indie-foot.

Tu chantes. Et tu ries, tu prends un peu de temps. La journée sera longue, ne soyez pas méchants. On ne citera pas Mac Orlan, il avait tort. L’aventurier n’aime pas la discipline. Il ambitionne l’inégale répartition des souvenirs qui viennent. Commençons au plus vite.


Michel Bernanos : La Montagne Morte de la vie.
Russell Banks : Pourfendeur de nuages.
Blog Dhorasoo sur Daniel Johnston.
Wiki page de l'abolitionniste John Brown. 
Zahia Dehar, la teupu des bleus.